ValhallaB | Valhalla Expedition
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ValhallaB

Les orques de Norvège, ainsi que toutes les orques du monde, sont des animaux qui vivent en groupe, en famille, très organisés et hiérarchisés.

 

Afin de se coordonner, de socialiser ou encore de chasser, les orques utilisent le son quotidiennement. En effet, il est difficile, particulièrement en Norvège où l’eau est froide et turbide, d’échanger des informations visuelles. Il ne reste donc plus que le son pour communiquer, et les orques l’ont bien compris.

 

Les orques peuvent émettre différents types de sons : les sifflements, les vocalises et les clics. Ces derniers sont des impulsions très courtes, comme des cliquetis très rapides.

Ils ont pour fonction la localisation des proies, de leurs congénères et de leur environnement : c’est l’écholocation. L’animal va émettre un son, puis écouter son écho. De cette manière, les orques peuvent se repérer dans l’espace et chasser.

 

Les autres types de signaux émis par les orques sont des sifflements et des vocalises. Ces derniers sont beaucoup plus longs et contiennent beaucoup d’informations. Ils sont principalement utilisés pour la communication.

 

Au nord de Tromso, les orques se nourrissent de harengs et ont mis au point une technique de chasse bien particulière : elles regroupent les harengs pour former une boule très compacte, puis foncent dans la masse de poissons et, d’un violent coup de queue, assomment les harengs.

Elles n’ont plus qu’à manger les poissons assommés. Durant ces chasses, beaucoup de sons sont produits, et ces scènes de chasse collaborative n’ont encore jamais été enregistrées.

 

En 2021 et 2022, l’équipe de Valhallab a été rejointe par des scientifiques de l’Université de Toulon, spécialisés en bioacoustique sous-marine.

Ils ont apporté du matériel acoustique afin d’enregistrer les animaux. Deux protocoles ont été mis en place.

 

Un protocole acoustique depuis la terre (1), et un protocole embarqué sur les bateaux de Valhallab (2). Le premier protocole a été mis en place en novembre 2022.

En collaboration avec l’équipe de Valhallab, les scientifiques ont installé une antenne stéréo (2 hydrophones) devant la whale house, à -7 mètres de profondeur.

 

 

Cette antenne a enregistré l’écosystème sonore pendant 4 mois, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Ce protocole d’écoute permettra de connaître l’évolution de la fréquentation du fjord de Seglvik par les orques, mais également par les baleines à bosses.

Les algorithmes d’intelligence artificielle de l’Université de Toulon pourront détecter automatiquement les vocalises dans les enregistrements.

 

Pour le deuxième protocole, deux antennes acoustiques ont été utilisées :

 

 © Granzotto

 

Chacune d’entre elles était composée de 5 hydrophones. Les antennes étaient également équipées de caméras embarquées.

L’objectif de ce protocole serait de filmer et d’enregistrer les animaux pendant les périodes de chasse.

 

Pendant ces scènes, un brouhaha d’émissions acoustiques est présent : les sifflements, les clics, les bruits de bateaux, et il est impossible d’identifier la source du son émis.

Mais grâce à leur antenne acoustique composée de plusieurs hydrophones, les scientifiques pourraient attribuer une vocalise ou un clic à un individu précis.

 

Ils pourraient connaître la véritable organisation acoustique qui règne au sein de ces scènes de chasse. Savoir s’il y a un leader qui dirige le groupe, ou si tous les animaux participent à la chasse de manière égale.

Ils pourraient également chercher des signatures individuelles, présentes chez certaines espèces de dauphins.

 

Depuis 10 ans, probablement suite au changement climatique, une population de baleines à bosse change de stratégie migratoire pour se nourrir l’hiver en Arctique, au lieu de migrer vers les tropiques comme les autres.

Ces baleines se sont donc adaptées à une nouvelle stratégie alimentaire et se nourrissent aussi en hiver des harengs des fjords norvégiens. Elles sont donc directement en compétition avec les orques.

 

Les enregistrements acoustiques pourront aider les scientifiques à comprendre cette interaction entre ces deux espèces.

Les scientifiques se mettent donc à l’eau au milieu des orques, des baleines à bosse et des harengs en restant à une distance raisonnable pour ne pas les déranger et enregistrent ces sons magiques et rares afin de percer le mystère de la communication animale.

 

Les deux protocoles acoustiques sont complémentaires et sont développés en collaboration avec l’Université de Toulon et Valhallab.